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L erreur d orientation la plus classique, qui peut coûter cher à votre enfant

C’est la rentrée, et avec elle, les réunions de rentrée au collège et au lycée. J’ai fait cette année celle de ma deuxième fille; elle entre en seconde. Entre les parents qui découvraient  à cette réunion que toutes les spécialités ne sont pas proposées dans ce lycée et ceux qui se préoccupent déjà de Parcoursup! Et pour moi qui sort avec ma fille aînée de ma première expérience Parcousup, je ne pouvais que constater qu’aider son enfant à bien s’orienter c’est compliqué. Bref, je me suis dit que c’était le bon moment pour vous parler d’une erreur d orientation, très classique; et qui peut coûter cher à votre enfant.

Erreur d orientation : Pourquoi se préoccuper dès la rentrée de septembre de l’orientation de son enfant ?

A partir de la 3e, il y a des décisions d’orientation à prendre tous les ans, dès janvier.

Je le sais bien : le mois de septembre et la période de rentrée scolaire sont déjà éprouvants pour les parents. Alors vous n’avez peut-être pas envie de vous ajouter les questions d’orientation, là tout de suite maintenant. 

Vous vous dites sans doute que vous avez encore du temps; après tout, les choix et décisions d’orientation c’est plutôt un sujet de fin d’année scolaire que de début non ?

Sauf que c’est en fait dès le mois de janvier ou de février qu’il va falloir commencer à se positionner :

  • Le plus évident : si vous avez un ado en Terminale, en janvier c’est l’ouverture de Parcoursup. Alors oui vous avez 2 à 3 mois pour faire les choix; mais l’éventail de possibilité est tellement vaste qu’il vaut mieux avoir balisé un peu les choses; pour se concentrer en janvier/février/mars sur les portes ouvertes et la constitution des dossiers. 
  • Le moins connu : si vous avez un enfant en seconde, en février, l’établissement de votre enfant va vous questionner sur ses choix de spécialité pour la première. Ce n’est pas une décision ferme à ce stade; mais c’est examiné en conseil de classe du 2e trimestre. Et c’est aussi là que si effectivement le cursus qui vous intéresse n’est pas disponible dans le lycée de votre enfant, il faut envisager un changement de lycée.
  • Le “pas si simple” : si vous avez un enfant en première,  en février, c’est aussi le moment où les lycées commencent à vous interroger sur la spécialité qu’il ou elle va abandonner. En choisir 1 parmi 3, ça ne devrait pas être si compliqué; mais il y a de quoi hésiter.
  • Le “ça s’anticipe” : si votre enfant est en troisième, il peut y avoir beaucoup de questions à se poser pour choisir le lycée, et sa voie au lycée; en particulier si votre enfant a déjà des idées assez précises sur ce qu’il ou elle veut faire.

Bref, à partir de la classe de 3e, il y  a des choix à faire tous les ans. Et mieux vaut ne pas attendre le calendrier de votre établissement scolaire ou celui de Parcours pour préparer ces décisions. C’est donc dans les 3 ou 4 mois de septembre à décembre que vous pouvez prendre le temps d’explorer, de vous renseigner, d’évaluer.

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Heureux soient les parents pour qui les choix d’orientation sont évidents

Il y a des parents chanceux pour qui les choix d’orientation de leurs enfants sont évidents : vous savez le jeune qui savait dès l’école primaire qu’il veut être médecin (ou vétérinaire, ou avocat, ou pilote d’avion,…), et qui n’en démord pas; et qui en plus a le niveau scolaire qui peut lui permettre de survivre à la sélection impitoyable de la première année de médecine/fac de droit/prépa veto etc…

Le projet d’orientation de ces ados-là, orientation scolaire et professionnelle pour le coup, est par chance assez évident. Ils savent déjà quelle carrière choisir et comment réussir. En passant par le niveau le plus classique de l orientation post-bac : L enseignement supérieur.
Ces lycéens et leurs parents savent déjà, s’ils doivent faire, une classe prépas, un bac +2 (DUT, BTS), un bac +3 (Bachelor, Licences pro ou générale), un bac +5 (Master, Mastère), ou encore une CGPE (classes préparatoires aux grandes écoles) pour pouvoir entré dans l’une des meilleures Écoles de Commerce. Il existe, une multitude de formations différentes dans l’enseignement supérieur.
La dernière étape qu’ils ont à franchir, c’est leur affectation Parcousup (anciennement APB).

Sauf que le plus souvent, c’est bien plus compliqué que cela :

  • Le jeune ne sait pas ce qu’il veut faire ou hésite entre plusieurs voies qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. 
  • Le ou le(s) parent(s) tente quelques propositions, limitées souvent par sa propre connaissance des métiers et des études.
  • Le jeune balaye toutes ces propositions soit frontalement, soit avec une inertie terrible. Je me rappelle ainsi avoir proposé à ma fille ainée de contacter plusieurs personnes qui étaient dans les filières qui l’intéressaient; elle ne l’a jamais fait.
  • Les relais des conseillers d’orientation ou des professeurs sont rarement des vraies solutions.

Bref, c’est laborieux, ça prend du temps, c’est potentiellement conflictuel avec son ado et c’est anxiogène. Donc oui vraiment heureux les parents pour qui les choix d’orientation sont évidents. Et raison de plus de s’y mettre dès la rentrée pour les autres !

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L erreur d orientation la plus classique : mal confirmer un intérêt et faire vivre au moins une année difficile à son ado.

Ça y est, votre ado a enfin une idée de ce qu’il veut faire. Et vous vous dites “eureka, nous pouvons passer à l’étape suivante : « s’informer sur les études”. 

Sauf que l erreur d orientation la plus classique est là : ne pas prendre le temps de valider l’intérêt réel de votre enfant.

Il y a en effet deux pièges dans lequel tombent beaucoup de jeunes : les chiffres sont d’ailleurs implacables; 40% des étudiants en première année en fac ne vont pas finir leur année ou vont changer d’orientation après leur première année.

Piège numéro 1 : confondre son intérêt de “consommateur” avec son intérêt pour un secteur ou métier.

L’exemple le plus flagrant et le plus fréquent que nous rencontrons chez Digi Activity : le gamer qui se dit qu’il aimerait bien travailler dans le secteur du jeu vidéo.

Sauf que ce n’est pas la même chose de créer ou fabriquer un jeu vidéo, que d’y jouer.  Sans compter qu’il y a au moins 10 métiers différents dans le secteur du jeu vidéo; avec leurs caractéristiques propres.

Piège numéro 2 : choisir en fonction des matières qu’on aime au collège ou au lycée.

Je vais vous raconter l’histoire d’Alexandre; l’un de nos intervenants en cours de création de jeux vidéo.

J’ai fait la connaissance d’Alexandre, quand il était en première année d’études après son bac. Sa maman m’avait contacté pour me demander si nous pouvions le prendre en stage pendant l’été.

 Alexandre était en première année à la fac de bio. Il avait choisi de faire ces études, car il adorait les SVT au lycée.

Sauf que très vite, il s’est rendu compte que les études et les métiers à l’issue d’une fac de bio ne lui conviendraient pas.

Je me rappelle très bien du désarroi de sa mère quand elle m’a contactée en avril. L’année avait été très compliquée pour Alexandre; il était quasiment certain qu’il ne validerait pas son année; et en avril lui et sa famille ne savaient toujours pas vers quoi il pouvait se réorienter. 

L’histoire d’Alexandre s’est bien finie : il est parti dans des études en programmation de jeux vidéo; il est aujourd’hui en master II, en alternance dans un grand groupe français; où il travaille au service formation pour faire des “serious game”. Il est devenu intervenant chez Digi Activity pour encadrer des cours de création de jeux vidéo; principalement parce qu’il voulait éviter à d’autres jeunes de commettre la même erreur d orientation que lui.

Entendons-nous bien : nos jeunes ont évidemment le droit à l’erreur; je revendique en particulier qu’à 18 ou 19 ans, on n’a pas raté sa vie si on se trompe dans son premier choix d’orientation, et qu’un an à l’échelle de vie ce n’est pas grand chose. Et heureusement ! Le problème n’est pas tant de perdre une ou plusieurs années; que de vivre une ou plusieurs années de doute, d’échec, de désoeuvrement. On ne sort pas indemne d’une telle année.

Erreur d orientation : Ce qu’on peut faire pour confirmer l’intérêt d’un ado pour un métier ou des études

Il n’y a pas 36 solutions pour confirmer l’intérêt d’un ado pour un métier ou des études : il faut lui faire tester !

Le premier test possible, et objectivement l’idéal; c’est le stage d’observation en milieu professionnel.

Je parle de milieu professionnel plutôt que d’entreprise; car tous les métiers ne s’exercent pas en entreprise. Je vois ainsi chez Digi Activity beaucoup de jeunes qui sont intéressés par les métiers de l’audiovisuel.  Et ces métiers là sont très rarement des métiers de salarié en entreprise. Alors aller faire un stage d’observation auprès d’un vidéaste freelance; c’est quand même ce qu’il y a mieux pour se rendre compte de ce que c’est ce métier. Pas seulement ce que c’est que de faire des vidéo, mais aussi sentir les conditions d’exercice du métier. Parce que quand on choisit un métier, on choisit aussi un style de vie professionnelle. 

Sauf que faire un stage d’observation dans le milieu professionnel qui vous intéresse ce n’est pas toujours possible. 

Je suis ainsi particulièrement agacée par le fameux stage d’observation de 3e. Il est très bien ce stage d’observation de 3e, sauf que tous les 3e de France doivent le faire à peu près sur les mêmes semaines : généralement il y a une semaine en décembre et une en février. Résultat : énorme embouteillage, et même si les entreprises sont de bonne volonté, à un moment on a fait le plein de stagiaires de 3e. 

Et quand en tant que parent on se dit qu’on va essayer de sortir du calendrier prévu, et bien on peut se heurter à une difficulté toute bête : l’absence de convention de stage. 

Je l’ai vécu l’an dernier avec ma 2e fille qui était en 3e. Avec le contexte sanitaire, les stages d’observation de 3e ont été annulés l’an dernier. Mais comme le contexte sanitaire s’allégeait, je m’étais dit qu’elle pouvait faire un stage d’observation la première semaine de juillet; après avoir passé le brevet. Sauf que c’était impossible d’avoir une convention de stage de son collège à ces dates là. Et sans convention de stage, il n’y a pas beaucoup d’endroits qui acceptent de prendre un stagiaire en observation.

Il y a quand même quelques trucs qu’on peut faire en tant que parent pour aider son enfant à trouver un stage de 3e.

Une alternative pour les ados intéressés par les métiers du digital : faire un de nos cours hebdo ou stage de vacances.

C’est la première raison pour laquelle les collégiens et les lycéens s’inscrivent à l’un de nos cours hebdo, ou l’un de nos stages; et particulièrement aux vacances de la Toussaint : tester son intérêt pour une discipline, un secteur d’activité.

Le petit bonus qu’ils ont : nos cours et stages sont encadrés par des intervenants qui sont soit étudiant dans ces filières soit professionnels. Ils peuvent ainsi témoigner de leur parcours et échanger avec leurs élèves sur les questions d’orientation.

erreur d orientation

Vous l’aurez compris, je suis très sensible aux problématiques d’orientation rencontrées par les parents; n’hésitez donc pas à  commenter cet article

Que vous vous questionnez sur  les choix propres au lycée (spécialités, filières générale / techno / pro autour du digital), cherchiez un éclairage sur les métiers d’un secteur donné, soyez demandeur de trucs et astuces pour trouver des idées d’orientation en sortant de ce qu’on connaît déjà, ou des parcours d’études autour d’un métier donné; ou tout autre sujet.

 

Par Fabienne Salètes Lefèvre, fondatrice de Digi Activity.